Un village du Gujarat, cet Etat indien surpeuplé mais qui échappe à la plupart des itinéraires touristiques.
La poussière est partout, et tout le monde est misérable. Et les femmes encore plus que les hommes, qui assomment les premières de normes et traditions. Il y a les mariages forcés, les dots, les agressions physiques et les viols. La Saison des femmes ne décrit pas vraiment une émancipation, mais la montée du désir de libération de ces opprimées. Affranchissement des corps seulement, car leur esprit n'a besoin de personne. Si la mise en scène n'est pas toujours à la hauteur du sujet, on peut reconnaître à ce film trop prévisible la justesse et l'empathie avec lesquelles se trouve dépeinte la galerie de ses personnages féminins. C.Gh.
S'il existe bien un caractère que l'on ne saurait contester à Granny's Dancing on the Table, c'est celui de la singularité. Alternant prises de vue réelles et séquences animées, le film relate sur un mode intimiste la relation laconique entre un père et sa fille qui vivent reclus au fin fond de la forêt boréale. Comment en est-on arrivé là ? Ce sont les figurines qui apportent la réponse, sous la forme de flash-back évidant l'écheveau familial ayant conduit à ce drame austère aussi posément exprimé que superbement photographié.
Battant pavillon suédois, le Granny's… d'Hanna Sköld impose ainsi l'atmosphère sourde d'un conte maléfique soutenu par la composition soignée de ses deux interprètes, Blanca Engström et Lennart Jähkel. G.R.