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Libération
Critique

Vite vu

publié le 10 mai 2016 à 17h11

Mauvaise Graine de Claudio Caligari avec Luca Marinelli, Alessandro Borghi, Silvia D'Amico… 1 h 40.

Présenté à la Mostra 2015, Mauvaise Graine a «bénéficié» d'une triste publicité puisque son réalisateur, Claudio Caligari, dont le précédent long métrage remontait à 1998, est mort de maladie à la fin du montage, laissant son ami, le producteur Valerio Mastandrea, achever le travail. Œuvre testamentaire par la force des choses, son film suit à la trace deux gouapes qui, dans l'Italie des années 90, tuent le temps entre fiestas défoncées, combines et trafics. Assez bien mené, ce pendant populacier du Suburra de Stefano Sollima (sorti l'an dernier) vaut pour sa peinture sociale désenchantée : «T'as déjà pensé quitter ce merdier ?» demande l'un. «Pour aller où ?» répond l'autre. Réfutant toute forme de glamour, sans basculer pour autant dans le sordide, le cinéaste ne magnifie en rien la chronique mafieuse, évoquant juste les figures qui la composent comme une bande de paumés antipathiques confrontés à l'irrévocabilité d'un passé coupable.

Tout, tout de suite de Richard Berry avec Steve Achiepo, Marc Ruchmann… 1 h 51.

Il est urgent d'éduquer les jeunes générations à l'affaire du «gang des barbares», arguait ces jours-ci sur les ondes Richard Berry à propos de son adaptation du livre de Morgan Sportès qui égrène témoignages de tortionnaires et dépositions de proches d'Ilan Halimi, jeune juif séquestré puis tué en 2006. Tout, tout de suite remet le fait divers atroce en fiction après la version d'Alexandre Arcady, 24 Jours. Fini depuis longtemps, resté dans un tiroir au fil d'une année 2015 jalonnée d'attentats, le film n'a à proposer qu'une inutile enfilade de clichés sur les banlieues.