Certes, les films projetés cette année en compétition affichent une durée moyenne allant de «long» à «vraiment interminable». Certes, le festivalier cannois endurci, accoutumé à tous les formatages en vogue qui régissent 90 % des bons comme des mauvais films sélectionnés, peut souvent ressentir l'impression d'avoir un temps et deux ou trois adjectifs d'avance sur ce qu'il regarde. Mais quand même… Vraiment. Pourquoi ? Hé oh, la critique ! Tout cela suffit-il à légitimer le comportement aussi crapuleux et indigne d'une accréditée à badge de couleur vive - d'une physionomie russe mais ça n'excuse rien - qui fut celui de notre voisine lors de la présentation de Ma'Rosa du Philippin Brillante Mendoza ? Laquelle a dégainé de sa besace rien moins qu'un iPad luisant pleins feux dans l'obscurité de la salle de projection (à défaut de quitter la pièce en courant, t'aurais pu mettre le mode économie d'énergie, meuf) et s'est lancée, près d'une heure durant, dans une partie endiablée de Candy Crush, ce jeu extrêmement divertissant à la palette chromatique aussi pimpante que les robes de notre collègue adorée Sabrina Champenois dans le dernier Almodóvar (ou son sosie, à ce stade des choses, on ne sait plus bien). Candy Crush, donc. Et pourquoi pas Temple Run, un sudoku, 2048 (ce nullard de Wong Kar-waï avait frôlé le jackpot d'un chouïa avec 2046) ou une canasta du démon avec les quatre spectateurs de la rangée derrière ? On s'interroge, on se tâte dans tous les sens, mais, sur ce, on doit filer. Nos camarades de projos nous agonissent d'injures because cet article s'écrit en ce moment-même sur notre Nokia 3310.
Pitié !
Ces gens qui jouent à Candy Crush pendant les projos
Festival de Cannes 2016dossier
«Candy Crush». (Capture d'écran)
publié le 19 mai 2016 à 20h31
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