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Libération
Critique

Vite vu

publié le 26 juillet 2016 à 17h11

Guibord s'en va-t-en guerre de Philippe Falardeau (1 h 44)

Tocqueville et Montesquieu en poche, Souverain, jeune diplômé haïtien, est embauché comme stagiaire d’un député québécois indépendant en campagne. Ce dernier, Steve Guibord, ancienne gloire déchue du hockey et ardent défenseur des minorités autochtones, est appelé à se prononcer sur la participation du Québec à un conflit armé au Moyen-Orient, vote pour lequel il organise une consultation publique. Avec son stagiaire novice pour seul staff, Guibord entreprend de sillonner le nord du pays au chevet de ses électeurs.

Cette ascension fulgurante d'un jeune Noir surdiplômé en conseiller occulte d'un vieux briscard rappelle les errances bureaucratiques sur plusieurs continents de la Loi de la jungle d'Antonin Peretjatko. Ici, les rouages nébuleux de la double gouvernance canadienne sont examinés à l'aune d'un prisme haïtien à la fois bienveillant et pétri d'érudition. Le film, à travers ce regard étranger débarrassé de tout folklore, a heureusement l'intelligence de son personnage : le choc des cultures n'aura pas lieu. C.Ga.

Rio 2096 : une histoire d'amour et de furie de Luiz Bolognesi (1 h 15)

A quelques jours de l’ouverture des JO de Rio, ce film d’animation condense en un peu plus d’une heure les étapes clés de l’histoire mouvementée du Brésil. Un héros immortel sans cesse réincarné y traverse les siècles, survolant peuplades tribales et dictature militaire.

Un dernier volet futuriste imagine la mégalopole de Rio en 2096 aux mains de milices privées. Cette sortie tardive - le film a reçu le cristal au festival d'Annecy en 2013 - rétablit, sous la forme d'un résumé un peu trop schématique, une histoire coloniale souvent occultée. C.Ga.