Alors que la passation cinéphile à la télé française de service public se meurt, l'un de ses ambassadeurs les plus fervents disparaît avec Claude-Jean Philippe, mort dimanche à 83 ans. Fils de juifs marocains, né Claude Nahon à Tanger, ce fou de cinéma tout-terrain était connu surtout comme le visage du ciné-club d'Antenne 2 (puis France 2, plus de mille films de 1971 à 1994), dont il introduisait tout sourire les merveilles au terme d'Apostrophes, et une voix de la cinéphilie sur France Culture, où il créa et anima de 1976 à 1984 le Cinéma des cinéastes. «Il [y] a poursuivi cette voie qui, quarante ans après, reste toujours aussi essentielle : faire entendre la voix de ceux qui font le cinéma, [avec] une cinéphilie partageuse, généreuse et surtout très contagieuse», a dit l'actuel producteur à France Culture Antoine Guillot, dans l'hommage rendu sur le site de la radio. Il avait aussi mené une carrière de documentariste à la télé, regrettant que cette facette de son parcours reste moins identifiée que le ciné-club. Plus anecdotiquement, celui qui répandait l'amour cinéphile jusqu'après minuit figurait dans l'un des plus beaux films du monde, signé Eric Rohmer : l'Amour l'après-midi. J. Ge.Capture d'écran INA
Claude-Jean Philippe, un passeur de ciné s’en va
par Julien Gester
publié le 11 septembre 2016 à 20h21
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