Menu
Libération
Critique

Vite vu

par
publié le 25 octobre 2016 à 19h01

Il y a bien cette semaine un film de colère et d'édification, pensé aux côtés des victimes du libéralisme et de défaillances de nos sociétés à secourir les plus fragiles, qui vaille que l'on aille y verser quelques larmes. Celui-là, à l'inverse du dernier Ken Loach (lire pages 26-27), n'a pas gagné la palme d'or et ne sort que dans une quinzaine de salles. Il se masse pourtant, dans la Bataille de Florange de Jean-Claude Poirson (ancien ouvrier passé documentariste), une matière humaine d'une tout autre complexité, où ce film aux formes modestes s'en va puiser une vigueur émotionnelle et politique pour relater les mois de lutte des ouvriers de la filière sidérurgique lorraine, d'une élection à l'autre, et des promesses de campagne lancées dans le vent par le candidat Hollande au triomphe du FN dans la région. En marge des actions menées pour faire vivre leur combat, le film a le beau souci de considérer ce qui se tisse entre ses acteurs et de prendre le pouls des vies qui s'y engloutissent, s'y transfigurent, s'y abîment parfois. J.G.

Vu le succès colossal remporté l'an dernier (aux Etats-Unis et ailleurs) par le roman de Paula Hawkins, il semblait impossible d'échapper à une déclinaison cinématographique. Vite fait mal fait, c'est Tate Taylor qui s'y colle, transposant le thriller névrotique - englué dans la rancœur adultérine - de Londres à New York. Plombé par une mise en scène artificielle, le binz ne peut même pas se raccrocher aux branches d'une interprétation (Emily Blunt…) non moins lourdingue. G.R.