«Le même dispositif que l'an dernier», qu'il disait. Lui, c'est Pierre Lescure, président du Festival et du beau temps (selon ses termes, mais t'as vu le camaïeu de gris du ciel jeudi, Pierrot ?), jamais en retard d'une litote. Pourtant, les prestataires en portiques d'aéroport de la belle région Paca en sont à se faire creuser une troisième piscine dans leurs humbles mais nombreuses villas de l'arrière-pays qui sent l'aïoli. Mercredi matin, un pourtant très conséquent envoyé spatial de la team Libé aura ainsi raté d'un cheveu la projection cruciale et néanmoins hors compétition du film (paraît-il «super», on s'en tiendra à «mystérieux») de l'instable Japonais Takashi Miike. La faute à une queue démesurée, occasionnée par les mesures visant tout badgé, quels que soient son grade, son âge, sa sexualité, son compte en banque - un égalitarisme jusqu'au-boutiste qui fera dire à un collègue haut gradé : «Décidément, la menace jihadiste réinjecte de la démocratie et du lien dans la vie cannoise.» Il ne viendrait pas à l'esprit de votre serviteur, ex-nazi récemment tourné Insoumis, de contester le bien-fondé du travail effectué par ceux dont la mission est de maintenir la sérénité sur la Croisette à force de palpations torrides. Il ne l'effleurerait pas non plus d'envisager à court terme l'éradication du terrorisme international. Et néanmoins, quoique consulté par personne, nous tenons à disposition de la direction du Festival une parade apte à infléchir, et l'attente, et les risques - car un film hors compét raté, c'est un petit triomphe de l'obscurantisme de Daech. Venez nus, voire complètement à poil, avec pour simple appareil l'accréditation nouée autour de la taille, faisant office de cache-sexe (efficient seulement pour les moins bien pourvus). Non, vraiment, ne nous remerciez pas.