Avec Téhéran tabou, le cinéaste Ali Soozandeh réalise sa première fiction, conçue en rotoscopie (les acteurs sont filmés puis redessinés), touchant de plein fouet le sujet de la schizophrénie iranienne à l'égard de la sexualité. Le choix de cette technique suscite aujourd'hui la curiosité, nimbe le film d'une vraie poésie qu'atténue sa tendance à surcharger le tableau d'une société glauque.

Téhéran Tabou d'Ali Soozandeh

La première expo monographique en France du plasticien américain propose une immersion dans son univers poétique et intime fait de dessins, films et installations sonores, un art de petites formes très diverses et de translations inattendues entre les médiums.

Quand tout s'éparpille, il faut rassembler les pièces… différemment de Steve Roden

Présentés à Paris, les «tableaux vivants» de l'Américain mort en 2000 magnifient la banalité. Artiste du cauchemar climatisé et des êtres esseulés ou plutôt, comme l'écrivit en 1966 l'historienne de l'art Lucy Lippard, des «happenings surgelés», George Segal fait subir à ses monochromes un processus de pétrification pompéienne.

George Segal Galerie Templon

Entre territoires réels et divagués, le très beau film de Pierre Creton raconte en premier lieu l'histoire d'un marcassin, Toto, qui, échappant à un massacre en forêt, entre dans la vie d'une femme, Madeleine, qui le protège et le chérit. Les histoires de Va, Toto ! sont empruntées à la vie, aux lieux mêmes où elles ont lieu. Le film leur imprime ce léger déplacement qui les livre à l'emprise bienveillante, désirante du récit.

Va, Toto ! de Pierre Creton