Aux journalistes de Hollywood Reporter, qui dans leur numéro de dimanche ont énuméré les raisons pour lesquelles Cannes serait un festival en déclin, je souhaite émettre une série de précisions - courtoises, les précisions, car sinon on va encore dire que Pierre et moi on a des problèmes avec la presse. Tout n'est pas très honnête dans cet article. Vous expliquez qu'il n'y aurait plus de cascade promotionnelle type descente de Croisette en dériveur gonflable shooté à l'hélium, c'est visiblement que vous n'avez jamais assisté à la descente de pastis de Vincent Maraval à la Potinière aux alentours de 10 heures du matin.
Il n'y aurait selon vous plus de stars. Et comment expliquez-vous, alors, que Gérard Miller ait été vu par de nombreux témoins se faire refuser l'accès de la fête Diamantino ? Vous avancez aussi que les grosses machines hollywoodiennes ne souhaitent plus faire ici leur première mondiale, je veux bien vous le concéder, Solo : the Han Solo Story étant un hommage appuyé aux heures les plus austères du cinéma muet soviétique.
Mais lorsque vous avez la mauvaise foi d’évoquer l’affichage publicitaire réduit sur les façades de nos plus beaux palaces, on croit rêver ! Pensez bien que cette décision a été prise en conseil municipal par les plus hautes autorités dans le souci de protection du panorama, la beauté toute brutaliste de la façade du Grand Hôtel de Cannes vue depuis les yachts n’étant plus à démontrer. Vous concluez : il n’y a plus de fêtes. Meuh si, y en a ! Simplement, je ne peux pas y rentrer.
Thierry F. (ou prétendu tel, qui nous écrit du Grand Cannes)