L'Amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot (1 h 37).
Un couple d'acteurs (Romane Bohringer et Philippe Rebbot) raconte sa séparation puis son emménagement dans deux appartements voisins reliés par un couloir (afin que les enfants continuent à vivre autant avec l'un qu'avec l'autre). Pour que cette comédie ne soit pas un poussif déballage, manque la distance qui permettrait de dégrossir la réalité quotidienne - querelles du couple, aménagement du logement, rapports avec les voisins, petits problèmes de riches, caca du chien, «on mange quoi ce soir ?» - pour en faire une vraie matière à cinéma, à récit, à mise en scène, à gags. C'est beaucoup moins drôle que gênant : on se sent comme le témoin forcé d'une intimité qui ne parvient pas à nous regarder. Ce film restera surtout comme un document édifiant sur la gentrification de Montreuil. M.U.
Voyez comme on danse de Michel Blanc (1 h 28).
En 2002, Michel Blanc signait avec Embrassez qui vous voudrez une comédie à la fois vacharde et enlevée. Il reconvoque quinze ans plus tard une bonne partie de son casting initial (Charlotte Rampling, Carole Bouquet, Jacques Dutronc, lui-même réduit au caméo) et des nouveaux (dont le difficilement supportable Jean-Paul Rouve) pour un nouveau tour de piste sur l'air d'une coexistence familiale zinzin à forte dissymétrie sociale.
Le film est sinistre. Une confrérie de stars plus ou moins empaillées (à l'exception notable de la grenade dégoupillée Karin Viard, qui se donne beaucoup de mal), des jeunes falots, des enjeux mort-nés, des gags éteints avant que qui que ce soit n'ait trouvé la mèche, c'est un supplice d'embarras et de désappointement. D.P.