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Libération

La Cité de la peur

publié le 13 mai 2019 à 18h56

Le 25e anniversaire du film cannois des Nuls, célébré dans la section rétrospective Cannes Classics, ne donnerait-il pas aussi le ton d'une bonne partie de cette édition ? Le titre de la série télé de Nicolas Winding Refn, hors compétition, semble lui disputer ce présage. Too Old to Die Young : les embaumements d'Alain Delon, Sylvester Stallone, Elton John ou Diego Maradona se multiplieront en marge des élections européennes, sans compter les nouveaux testaments d'Alain Cavalier, Abel Ferrara ou Werner Herzog en séances spéciales auprès de l'énième suite d'Un homme et une femme : cent ans déjà ! L'inquiétante prédominance du film de zombies et autres fantômes dans la programmation sera sans doute l'occasion, pour la critique avide de diagnostics sursignifiants, de déterrer ses meilleurs éditorialistes («Pour un cinéma mort-vivant» par Cierge Damné) : The Dead Don't Die de Jim Jarmusch, Zombi Child de Bertrand Bonello à la Quinzaine, le déjà cité Atlantique, ou Vif-argent de Stéphane Batut (Acid) et Ceniza Negra de Sofía Quirós Ubeda (Semaine de la critique), poursuivis de près par l'homme invisible de l'Angle mort de Pierre Trividic et Patrick Mario Bernard (Acid). Mais attendons-nous, la tendance mondiale au fantastique n'étant plus à prouver, à d'autres montées d'angoisse et à quelques descentes d'organes.