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Libération
Cannes 2019

Vite Vu : Rocketman

«Rocketman», de Dexter Fletcher. (Photo Paramount Pictures)
publié le 17 mai 2019 à 21h06

Après Queen (Bohemian Rhapsody), en attendant Alice Cooper et un possible équivalent rock'n'roll hall of fame d'Avengers, les rassemblant tous pour une ultime orgie perruquée, voilà Rocketman, biopic très très autorisé d'Elton John, affairé deux heures durant à dépeindre à toute blinde les balbutiements de la star en manque d'amour dès son enfance, son ascension éclair vers les sommets des charts mondiaux, une constellation plus ou moins ingrate de proches (avec ses parents, son ami parolier, son premier promoteur, son amant-manager) et surtout un itinéraire de rédemption, entre alcoolisme, drogues et difficile acceptation de son homosexualité. Proprement fabriqué en vue des oscars, surdopé en tubes entonnés sans grâce ni aura par les acteurs-imitateurs pour tempérer la proximité du gouffre dépressif, dosé au gramme d'édulcorant près dès qu'il s'agit d'évoquer les passions clivantes de la pop star, le film trouve son continuum dans le goût de la défonce et des absences à lui-même de son héros pour filer d'une anecdote stabylotée dans une bio officielle à une autre, jusqu'à l'apothéose feel good de la réhab dont la présence de la star dans la salle tient lieu de miroir réconfortant : il va bien, il est là, tout le monde est content.