«Aucun enfant au monde n'a entendu autant de contes de fées que moi.» L'enfant a par la suite joué aux échecs avec la Mort, incarné Jésus, combattu le mal, donné vie à un grand nombre de curetons en tout genre avant de poser son regard voilé sur une tripotée de thrillers où il assurait les méchants mais où son doux sourire conservait la naïveté de la jeunesse, un salaud différent qu'on ne détestait jamais totalement. Cet enfant des planches et des plateaux, Max von Sydow, est mort dimanche à l'âge de 90 ans.
Son père, professeur de folklore scandinave à l'université de Lund (sud de la Suède), lui transmet l'amour et la connaissance de la nature et des animaux, mais certainement pas celui du théâtre. Dans cette famille de la moyenne bourgeoisie où il est prohibé de montrer ses sentiments, la découverte à l'adolescence du Songe d'une nuit d'été au théâtre de Malmö le marque à jamais. Il monte une troupe avec des amis et, à 19 ans, se forme au Théâtre royal de Stockholm, avant de rejoindre celui de Helsingborg. Il est repéré par Alf Sjöberg, qui l'utilise au théâtre et lui offre au tournant des années 50 ses premiers rôles au cinéma (Rien qu'une mère, Mademoiselle Julie).
Cinq ans plus tard, il fait la connaissance d'Ingmar Bergman. «La plupart de ce que je sais, je l'ai appris de lui», déclarait-il à Libé en 2002. Leur collaboration s'