Pas vraiment acteur, plutôt voyeur, fétichiste «camé» de pellicule au point de devenir un collectionneur de copies connu de tous les projectionnistes de Paris, et d'entreposer chez lui jusqu'à 400 films qu'il se projette dans sa salle personnelle à la tombée de la nuit, à l'heure de son petit-déj croissant-whisky de Nosferatu pop, Christophe a entretenu tout au long de sa carrière un rapport continu au cinéma sans jamais se confondre avec lui, comme aimanté et à distance. La Nouvelle Vague, qui pourtant repère Chantal Goya, le rate, et c'est Georges Lautner qui lui offre sa première bande originale pour la Route de Salina en 1967, que Christophe sera fier des années plus tard de retrouver recyclée dans une séquence du Kill Bill de Tarantino.
Symbiose
Dans une interview sur ses premiers souvenirs de spectateur, il racontait : «Un barrage contre le Pacifique de René Clément d'après Marguerite Duras, avec Anthony Perkins. Je sais bien que généralement, les gens répondent un Walt Disney, mais chez moi, les Walt Disney, on se les projetait à la maison en format 9,5 mm. Chaque dimanche, dans la salle à manger de ma grand-mère. Du coup, quand j'allais au cinéma, c'était pour voir autre chose.» Il s'offre sa première caméra Beaulieu 16 mm à l'adolescence quand, touche à tout, il hésite entre l'art, la maçonnerie et la dolce vita oisive sur les routes.