Menu
Libération
Dans la forêt fictive (4/6)

«Princesse Mononoké», et là, c’est le brame

Article réservé aux abonnés
Promenade naturaliste dans les bois du cinéma. Aujourd’hui, la «laurisylve» subtropicale pleine d’esprits de Hayao Miyazaki.
Les kodomas, esprits arboricoles, pacifiques et perchés. ( Photo 12. 7e Art. Studio Ghibli)
publié le 21 juillet 2020 à 17h16

Déambuler dans la forêt du dieu-cerf réclame, avant toute chose, un peu de prévoyance vestimentaire. Tenue légère, bottes de pluie et coupe-vent sont l’équipement idoine. Car nous plongeons ici dans ce que les botanistes nomment une «laurisylve». Soit une forêt subtropicale, dense et humide, où les feuilles sont luisantes et la végétation sempervirente (persistante).

Lire aussi l'épisode précédent : «Avatar», faune en photo synthèse

Le biome parcouru à dos de louve par notre intrépide et sylvestre princesse déploie une flore riche et variée. Le règne végétal y est dominé par un monarque assoiffé d'eau et d'altitude : le Cryptomeria japonica, ou cèdre du Japon. Ce solide conifère est sacré dans l'archipel. On dit, sur l'île - bien réelle - de Yakushima, là où Miyazaki transbahuta toute son équipe pour y puiser le décor organique de Princesse Mononoké, que les cèdres géants (sugi en japonais) vivent jusqu'à 7 000 ans… A couvert de ce roi ligneux, se blottissent les Fagus japonica (hêtres bleus du Japon), les odorants Cinnamomum camphora (camphriers, arbres adorés des Japonais et de Miyazaki, qui les met en scène dans Mon voisin Totoro) ou des rhododendrons. Un peu plus bas, dans les sous-bois du mangaka, s'épanouit une