L’année 2020 restera marquée par ses nombreuses annulations de festivals. L’occasion de se souvenir à quel point certaines éditions de ces rendez-vous fiévreux, tous genres confondus, ont pu, pour le pire et le meilleur, entrer dans l’histoire.
Il était une fois un festival de cinéma en Ecosse - et on écrit à dessein «une fois» car il n'y eut qu'une seule édition du Ballerina Ballroom Cinema of Dreams, du 15 au 23 août 2008. Le nom fleure bon le livre pour enfants, la comédie musicale pailletée ou une échoppe caverneuse sans âge vendant des fleurs séchées et des fripes impossibles à porter. On n'est donc pas surpris d'apprendre que l'instigatrice de l'évènement est une créature dont on dit souvent qu'elle serait tombée du ciel : Tilda Swinton. La légende, ou plutôt le site internet du défunt festival, raconte que l'actrice eut, sur «une impulsion, une crise chimérique», l'idée de louer une salle de bal pour y montrer des films à Nairn (11 000 habitants), dans le nord-est de l'Ecosse, sur une baie de la mer du Nord d'où l'on peut observer dauphins et baleines.
On est loin du caprice de star en goguette : Swinton réside là-bas depuis longtemps avec compagnon et enfants. La somme nécessaire pour la location du lieu correspond au bonus que vient de lui octroyer la production du film Michael Clayton (2007) de Tony Gilroy pour avoir obtenu l'oscar du meilleur second rôle fémini