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Libération

Le terreau. de l'Arche de Zoé

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Sur le site de la Lettre du Continent, Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l'Afrique, a révélé hier un courrier du cabinet de Rama Yade dénonçant au garde des sceaux «l'illégalité de l'opération» de l'Arche de Zoé. Sur son blog Ça balance, Dominique Barella, magistrat, épingle aussi les pouvoirs publics.
publié le 6 novembre 2007 à 1h19

Antoine Glaser. «La région est dans une situation géopolitique extrêmement compliquée, avec des antagonismes séculaires. La simplifier en soutenant qu'il y a un génocide, et qu'il faut y parachuter toutes les ONG du monde, c'était offrir un terreau favorable aux opérations du type Arche de Zoé. Depuis plusieurs mois, une partie des french doctors est sur cette ligne, soutenue par les néoconservateurs américains. Le candidat Sarkozy avait dit qu'il fallait intervenir immédiatement. L'arche de Zoé, ce sont deux personnes qui semblent sorties d'une secte, qui entendent ça, mobilisent quatre personnes et partent au Tchad se sentant investis d'une mission. Bernard Kouchner aussi n'avait qu'une motivation : ne pas laisser tomber le Darfour, puisqu'il s'y déroule un génocide. Pourtant, si des crimes ont été commis, s'il y a eu effectivement 200 000 tués, on est plutôt dans une phase descendante. Personne ne croit qu'il y a un processus d'extermination de toutes les populations noires du Darfour.

Les enjeux politico-militaires sont importants pour Paris. Le Darfour intéresse les Etats-Unis, qui exploitent 200 000 barils de pétrole/jour dans le Sud du Tchad. Les Chinois exploitent 500 000 barils/jour dans le Sud Soudan. Le Soudan est un pays qui est à la charnière du monde arabe et du monde africain. C'est aussi une charnière du monde anglo-saxon. C'est un pays clé. Stratégique.

L'investissement de Nicolas Sarkozy ne consiste pas seulement à aller chercher trois journalistes et