Irène Terrel. «Marina Petrella a été arrêtée par hasard, en août dernier, et s'est retrouvée le lendemain sous écrou extraditionnel. Et elle n'était absolument pas en cavale. Elle est arrivée en 1993, elle a vécu quinze ans ici, a fondé une famille, a eu un enfant français, une petite fille née en France, un enfant de l'asile. Après six ans de détention provisoire en Italie, cinq autres années de contrôle judiciaire, elle avait été condamnée à perpétuité en 1992. Elle n'avait pas été interpellée à l'audience. C'est dire qu'on ne la considérait pas comme dangereuse. Un choix s'offrait donc à elle : effectuer cette peine en Italie ou partir en France. La France offrait l'asile à ses compatriotes. En 1993, elle sait qu'en France les Italiens dans son cas vivent au grand jour. Donc elle vient en France. Publiquement. Elle se présente immédiatement, par notre intermédiaire, aux autorités françaises : parquet, police et autorités préfectorales. C'est en pleine lumière qu'elle se déclare comme faisant partie de ces Italiens asilés.
En 1994, dès son arrivée en France, l'Italie a demandé officiellement son extradition en exécution de la peine prononcée en 1992, mais la France la classe sans suite puisqu'elle offre l'asile à ces personnes. Dans le cadre de la politique d'asile de la France initiée par François Mitterrand, la «doctrine Mitterrand», les réfugiés italiens des années de plomb qui arrivent, tournent la page, se signalent aux autorités, bénéficient d'un asile et ne sont pas