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Libération

Vains scrupules

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publié le 30 novembre 2007 à 1h46

Deux heures d'hésitation sur la manchette d'hier matin, «Non-assistance à banlieue en danger». Certes, la formule est justifiée, in fine : le discours strictement policier des autorités gouvernementales est si péremptoire (il n'y a pas d'autre explication aux violences de Villiers-le-Bel que la délinquance organisée) et si partiel (alors que chacun sait comment la situation sociale de ces quartiers les a transformés en poudrières) qu'il faut bien faire valoir un autre point de vue, compléter, corriger cette vision sommaire et partisane. Pas de regrets, donc.

Mais que de nuances impossibles à exprimer dans ces quelques mots ! Comment faire comprendre que l'explication sociologique, parfaitement légitime, n'est en rien une excuse pour les faits criminels de dimanche et de lundi soir. Les individus ne sont pas les marionnettes des structures sociales. S'ils prennent les armes contre la police, acte de guérilla urbaine potentiellement meurtrier, c'est bien à la suite d'un choix délibéré, conscient, qui emporte condamnation. Si l'exclusion justifiait de tels agissements, que dire à l'immense majorité des habitants de ces quartiers qui restent dans la légalité, jouent le jeu démocratique et choisissent des moyens de protestation pacifiques ? Qu'ils sont des niais ?

De la même manière, s'il est exact que la réponse sarkozienne a exclu - sur ces trois jours en tout cas - toute sollicitude à l'égard des situations d'injustice vécues dans les cités, il est faux de penser que l'E