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Libération
Interview

L'inquiétant pacte du Vatican

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Sur le blog du Contre-Journal, Christian Terras, animateur de l'hebdomadaire Golias (www.golias.fr), a décrypté le discours de Nicolas Sarkozy à Saint-Jean-de-Latran (Rome) le 20 décembre.
publié le 2 janvier 2008 à 1h49

Christian Terras. «La marque, proprement ahurissante, du discours de Nicolas Sarkozy à Latran, c'est de ne pas parler au nom de tous les Français. Dans ce discours à l'Eglise, il ne tient aucun compte des apports spirituels, humanistes, culturels, non seulement des religions non catholiques, mais des religions chrétiennes - comme la Réforme -, sans parler des agnostiques et des athées. Le Président s'est exprimé à partir d'une vision catholique très traditionnelle qu'il assume comme la sienne et celle de l'Etat français.

Il a posé ce parti pris, tout en se mettant à l'égal du pape. Il dit : «Comme Benoît XVI, je considère qu'une nation qui ignore l'héritage éthique, religieux, spirituel de son histoire commet un crime», ou encore «Je partage l'avis du pape quand il considère que l'espérance est une des questions les plus importantes de notre temps.» Il s'est permis aussi de souffrir avec ceux qui ont souffert ou qui souffrent encore des lois de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, dont il est théoriquement le gardien !

C'est le premier chef d'Etat français qui prend cette position. Le général de Gaulle, qui était un catholique très pratiquant, ne s'était jamais risqué avec les autorités pontificales romaines ou autres autorités hexagonales à un tel mélange de genres. Il refusait même de communier par exemple, parce qu'il incarnait la France dans toutes ses composantes et qu'il ne pouvait pas donner à la nation un signe ostentatoire d'adhésion à une philosophi