Menu
Libération

Prénoms, petits noms...

Article réservé aux abonnés
publié le 4 janvier 2008 à 1h50

C'est chaque fois la même histoire. Une femme surgit dans l'actualité, et soudain les médias se mettent à la désigner par son prénom. Ségolène, Cécilia, Hillary, Carla, Rachida, Fadela. Bernadette elle-même. D'autres ne posent - étrangement - pas de problème. Rama Yade par exemple (à qui viendrait l'idée de l'appeler Rama tout court ?) ou encore la triplette de ministres prénommées Christine. Boutin, Albanel, Lagarde. Ces dernières, du coup, ont souvent l'honneur très masculin de se faire interpeller dans la presse par leur nom de famille. A Libération, nous avons une politique du nom de famille pour les deux sexes. Même si, entre nous, il peut échapper comme ce jeudi matin un «on fait la une sur Ségolène». Un dérapage vite maîtrisé. Pas question de titrer sur le «duel Ségolène-Delanoë», ce serait malvenu. Ni sur le «duel Ségolène-Bertrand», à plus forte raison. Qui sommes-nous, simples mortels, pour apostropher par leur petit nom ceux qui nous gouvernent ? Evidemment il y a un autre mécanisme à l'oeuvre dans ces dérives, fort désagréables, une raison qui sent son machisme. Appeler une femme politique par son prénom, c'est déjà s'octroyer une familiarité, première marche vers un procès larvé en incompétence, comme cela fut pratiqué à la dernière présidentielle. «Ségolène» paraît moins apte à gouverner que «Mme Royal» ou «Ségolène Royal». Personne ne donnait du Simone à Simone Veil. Et l'on dit Merkel ou Thatcher.

Pourtant, côté familiarité, l'exemp