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Libération

Facebook : médias pigeonnés

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En annonçant sans rire, le 2 janvier, l'élection d'un Français premier président du réseau social Facebook, le Figaro et le Parisien ont repris une information qui s'avère être un canular. Le Net (Emmanuel Parody, Gilles Klein et Estelle Dumont.) a rectifié. Pour son lancement, lundi, le nouveau site d'Arrêt sur images (Asi) a confié à Gilles Klein le soin de remonter le fil de l'imposture et des médias négligents. Débat.
publié le 9 janvier 2008 à 1h52

Emmanuel Parody (ecosphere.wordpress.com). «Atterrant. Aujourd'hui, un hurluberlu [Arash Derambarsh, ndlr] vient de se payer une couverture médiatique nationale (ajoutons les radios) en parvenant à rendre crédible auprès des rédactions une pseudo-élection d'un président de Facebook. Avec un aplomb extraordinaire, le gars balance un ramassis de foutaises et de chiffres bidons laissant croire à une quelconque implication de Facebook dans l'opération qui n'est rien d'autre qu'une énième application virale issue d'une initiative privée. Bravo mon gars ! Je n'en dirais pas autant de ce que je lis là, ici, là ou encore là (et même là, où il fourgue un projet avec l'Unesco !). La possibilité de publier des blogs sur des sites de presse a permis, de toute évidence, de crédibiliser l'info en utilisant des marques médias : ici ou là (démonstration au passage de la capacité de désinformation des espaces de publication ouverts). On aimerait que la presse, celle qui "décrypte" et "vérifie l'info", prenne la mesure de l'information. Eh bien, non ! C'est l'inverse qui se passe. On fonce tête baissée, et ce sont les petits gars du Net qui regardent, effarés, une profession se ridiculiser.

Certains diront que ce n'est pas bien grave, que tout cela n'est qu'une forme de canular sympathique. Eh bien, je ne le crois pas. D'abord, le gugusse semble représenter une véritable formation politique (Alternative libérale), mais, surtout, il fait la démonstration de notre incapacité à traiter sé