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Libération

Au nom de tous les malades

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Sur son blog (grevedesoins.fr), Bruno-Pascal Chevalier n'appelle pas à la "grève des soins" des autres. Séropositif, il a interrompu son traitement pour exiger le retrait des franchises médicales entrées en vigueur en janvier (Libération du 18 janvier). Il répond à Nicolas Sarkozy, qui lui a écrit le 14 janvier. Extraits.
publié le 24 janvier 2008 à 2h04

Bruno-Pascal Chevalier. «Monsieur le Président. Le soir du 6 mai 2007, place de la Concorde, vous avez solennellement déclaré : "Je vous demande de tendre la main. Je vous demande de donner l'image d'une France réunie, d'une France rassemblée, d'une France qui ne laissera personne sur le bord du chemin." Pensez-vous que, en parlant de "responsabilisation des malades", vous encouragez à la solidarité ? Ne désignez-vous pas, par cette seule assertion, les malades comme coupables en laissant supposer qu'ils se comporteraient en consommateurs de soins irresponsables ?

Estimez-vous qu'une personne malade, atteinte de diabète, de sclérose en plaques, du sida, d'un cancer, ou même d'une allergie, d'une grippe, d'une des nombreuses affections virales saisonnières, nécessite d'être "responsabilisée" ?

Dans votre courrier en date du 14 janvier, vous me dites que "les franchises sont assurables par les organismes complémentaires dans le cadre des contrats responsables, qui offre un niveau de protection supplémentaire". Or la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 prévoit très clairement que dans le cadre des contrats responsables, les franchises médicales sont à la charge du patient, y compris de ceux qui souffrent d'une affection de longue durée. L'ignoriez-vous ? Vous aurait-on mal informé ?

Par ailleurs, savez-vous, monsieur le Président, combien de personnes, y compris salariées, sont aujourd'hui dans l'incapacité financière de payer une mutuel