Ibni Oumar Hicham. «Nous sommes toujours sans nouvelles de mon père et des deux opposants enlevés le 3 février. Nous ignorons également où ils sont retenus. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a visité la prison centrale de N'Djamena sans trouver aucune trace des opposants. Mais il y a beaucoup de prisons au Tchad, notamment au palais de la présidence. Et selon moi, ils se trouvent peut-être là. Il faut aussi savoir qu'au Tchad il y a une police politique. Officiellement, il s'agit de l'Agence nationale de la sécurité. Et ils disposent également d'une prison. Mon frère et moi avons adressé une lettre au ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Mais la première personne vers laquelle nous nous sommes tournés, c'est la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, Rama Yade. Nous attendons toujours leur réponse.
Pour que le dialogue s'instaure au Tchad, il faut que les deux parties soient présentes. La France a soutenu Idriss Déby, mais elle semble ne rien faire pour que l'opposition démocratique s'exprime. Paris est peut-être embarrassé par ces arrestations ? Peut-être sont-ils en train de chercher des solutions ? Je ne sais pas. En tout cas, la voix de la France a tardé à se faire entendre. Le Quai d'Orsay a exigé, il y a deux jours, une «clarification sans délai». Mais l'Union européenne s'était déjà exprimée. Paris n'avait plus le choix. Pour le moment, la pression diplomatique n'a eu qu'un effet : inquiéter Idriss Déby, qui vient d'annoncer l'ouve