Idriss (lycéen, Aubervilliers). «Je suis allé aux manifestations et mes absences ont été comptabilisées et utilisées pour m'obliger à revenir en cours. Je n'avais jamais eu d'avertissement pour absence avant, mais le lycée m'a directement envoyé un troisième avertissement, pour cause de "manquement très grave à la fréquentation scolaire". Enfin, le lycée m'a menacé de supprimer mes allocations familiales si je ne retournais pas en cours. Les termes de la lettre que j'ai reçue sont clairs : "Je me permets de vous rappeler avec insistance que la scolarité est obligatoire et que la non-observation du règlement me contraint d'en informer l'inspecteur d'Académie qui saisira le procureur de la République et le directeur de la Caisse des Allocations familiales". J'ai dû retourner en cours».
Cédric (membre de la Coordination de Soutien Citoyenne). «La répression des manifestations lycéennes est montée d'un cran cette année. Les matraquages se sont multipliés, comme le 29 avril à Poitiers. La FCPE a demandé par courrier l'arrêt de l'intervention systématique des forces de l'ordre à l'intérieur des établissements. L'histoire de Jean-Baptiste Boudet illustre le climat tendu qui pèse sur les lycéens. Élève de première à Victor-Hugo (Poitiers) engagé contre la réforme Darcos, il a lancé un appel au blocage de son établissement sur des forums pour aller à la manifestation nationale du 3 avril. Les renseignements généraux ont repéré le message et averti la proviseure. En dépit de toute régl