Jean-Noël Grandvillemin. «Monsieur le Président,
En Guyane, sur dix jeunes d'une classe d'âge, trois seulement obtiennent leur bac, cinq sortent du système éducatif sans aucune qualification, plus d'un élève sur deux entre au collège sans maîtriser correctement le français et/ou la lecture, le taux d'échec aux évaluations de CM1-CM2 est de 80 %, 3 000 enfants ne sont pas scolarisés, 20 % des enseignants sont des contractuels avec peu de possibilités de titularisation. Voici résumées brièvement les conséquences désastreuses de décennies d'incurie de l'Etat à l'égard de l'école en Guyane. Les difficultés que rencontre notre département sont multiples : démographie galopante, taux de chômage record, isolement et éloignement géographique, majorité des élèves n'ayant pas le français comme langue maternelle, scolarisation tardive, manque d'internats et de structures d'accueil, pénurie d'enseignants titulaires, manque d'équipements et d'outils pédagogiques dans les établissements.
De nombreuses missions se sont déjà rendues en Guyane et ont émis des recommandations souvent restées lettre morte. Les plans se sont succédé sans pour autant apporter d'amélioration significative. La pirogue de l'Ecole est prête à couler mais peu importe, pourvu que la fusée décolle !
La Guyane est-elle condamnée à rester en état de sous-développement éducatif ? Les enseignants ne peuvent l'accepter. Six grèves ont eu lieu avec une participation massive et des manifestations sans précédent, un piquet de grè