Un sans-papiers au téléphone le 22 juin (matin de l'incendie). «Le monsieur qui est mort dans le centre n'était pas cardiaque. Avant de rentrer au centre, il prenait déjà des médicaments tous les jours. Il disait qu'il voulait aller à l'hôpital psychiatrique. Il demandait des médicaments et on ne voulait pas lui en donner. Il demandait à d'autres retenus d'aller à l'infirmerie pour lui. La veille du jour où il est mort, il tremblait beaucoup, il ne savait pas pourquoi, il se sentait malade. Peu de temps avant de mourir, il a décidé de faire une sieste et a demandé à son copain russe de le réveiller pour qu'il puisse aller à l'infirmerie qui ouvre à 15 heures. Son copain est venu une première fois, il a essayé de le réveiller, son visage était tourné vers le mur. Il a cru qu'il dormait profondément et il a préféré le laisser dormir. Dix minutes après, pareil. Du coup il est allé chercher un autre retenu, et tous les deux ils ont essayé de le réveiller, ils lui ont tourné la tête, il avait du sang sur le nez et la bouche, il était bleu, il était tout dur, tout raide, froid. Ils ont crié au secours, tout le monde est venu. La police a essayé d'évacuer les lieux, les retenus exigeaient de savoir ce qui se passait. Panique totale. Les policiers ont demandé des renforts, ils sont venus avec des boucliers, ils ont tapé les gens dans le couloir, nous, on n'a pas répondu, on a quand même été gazés.
Alors la police a bloqué toutes les allées pour empêcher d'accéder aux chambres. Les CR