Pierre Cornu et Jean-Luc Mayaud. «Que le Président se révèle un médiocre gouvernant, cela ne doit pas étonner. Médiocre gestionnaire dans les années 90, élu d'un "système" local lié aux intérêts financiers plus que d'une fraction représentative du peuple souverain, il ne doit sa fulgurante ascension qu'à sa capacité à incarner la schizophrénie d'une société postindustrielle écartelée entre le vertige de la réussite individuelle et celui de la chute collective. Comment nier que cette ascension s'est produite grâce à la complicité d'un appareil médiatique sans capacité réflexive et dans le contexte de vide politique, de l'épuisement concomitant du gaullisme et de la social-démocratie ?
Dans un contexte économique défavorable, sans autre modèle idéologique que celui de la compétition libérale et de l'ajustement par la flexibilité et l'exclusion, il était impossible que l'illusion de l'omnipotence du Président se maintienne. Pourtant, on aurait bien tort de croire les rapports de force rééquilibrés. La démesure sarkozyenne s'est retournée contre le personnage, mais c'est surtout la dimension symbolique de la "chose publique" et de la démocratie représentative qui s'en trouve affectée. [.]
Bien entendu, la contestation est aujourd'hui forte sur le pouvoir d'achat et sur les tarifs de l'énergie qui étranglent les ménages et les petites entreprises agricoles, industrielles et de transport et privent les classes moyennes des consommations symboliques (loisirs, culture, voyages.) de le