Jeanne Balibar, 37 ans, mène carrière entre théâtre et cinéma. Rivette, Assayas, Biette, Honoré, Podalydès, Desplechin ou Amalric l'ont fait jouer dans leurs films, tandis que Lassalle, Olivier Py, Julie Brochen, Martin Wüttke, l'ont utilisée au théâtre. On la verra à la rentrée dans la série les Rois maudits.
«J'adore être filmée, j'adore aussi être photographiée. Evoluer à l'intérieur du cadre, c'est comme évoluer sur un terrain de jeu. Le vrai plaisir, c'est de donner à voir, à se voir, tout en opacifiant sa présence. Garder du mystère, contrarier l'apparence ou la psychologie du personnage. Apporter la contradiction : jouer contre, l'intrigue, les autres, le regard.
«J'ai observé que la photogénie des enfants est un phénomène très rare. Je ne connais que le cas de Mathieu Amalric enfant, étonnant : il faisait exploser la photo. Ce qu'on voit alors la meilleure définition pour moi de la photogénie est la capacité à tenir une note intérieure, à ne pas faire que le regard de l'autre puisse lâcher. C'est une chose qu'on ne peut pas apprendre mais qu'on peut travailler, ou plutôt expérimenter : des situations où l'on s'abandonne au plaisir d'être imperturbable. Quelques-uns découvrent ce plaisir gamin et le chérissent ; d'autres, comme moi, le travaillent encore et toujours.
«J'aime me voir dans un film, mais surtout quand mon image est prise dans un système contradictoire. C'est-à-dire que j'aime qu'il y ait des scènes où je me trouve belle et d'autres, moche. Etre bien reg