« Le pygmalionisme tient à tout à la fois de l’onanisme cérébral et de l’inceste », Joris-Karl Huysmans, Là-bas.
Un deuxième album, Ainsi sois-je, qui se vend à près d'un million d'exemplaires. Un quarante-cinq tours, Pourvu qu'elles soient douces, consacré à ce que Brantôme appelait « les jeux de l'arrière-Vénus » qui se débite à l'approche de Noël, à 15.000 unités par jour. Neuf jours de concerts au Palais des Sports. Une tournée provinciale à suivre. Et, d'ores et déjà annoncée, la remise du couvert pour deux soirs, en décembre, à Bercy. Phénomène : tout le pays semble apprécier la pygmalionnée Mylène. Les gosses (que voient-ils en elle ? Une Chantal Goya pubère ? Libertine c'est ma cousine ?) et leurs parents (que voient-ils en elle ? Un fantasme ? Une Sheila du début ?). Et pourtant : a priori, une fille qui parle à ses deux singes capucins, E.T. et Léon, n'a rien à nous dire. Alors ? tentative d'approche en six tubes désossés. 1984-89 : de l'anonymat à la célébrité, du meilleur au pire.
Un. Maman a tort (1984)
Car l’histoire commence généreusement : avec un simple quasi parfait, malsain, schizoïde à souhait. Une comptine invertie, ritournelle Temesta de gamine frappadingue. Avec pour tout décor, l’asepsie d’un H.P. (que rendait très bien la musique plate, tournante, sur trois notes) où sort du placard le fantôme d’un saphisme infirmier, et point, bien avant Gainsbourg, l’œil crevé de l’inceste. Bon. L’air de rien, c’est dans le paysage, une petite révo-cul ; l’introduction, bien avant Sting le jungien, du psy dans la variété. Un tube bettelheimien : psychanalyse du conte de fesses.
De son co-comp