FRÉDÉRIC MITTERRAND tourne aujourd'hui les dernières scènes de son premier long métrage de «fiction», Madame Butterfly, un vrai film d'opéra (de Puccini). Produit par Daniel Toscan du Plantier (Erato Films) et Pierre Olivier Bardet (Idéale Audience), Madame Butterfly sera distribué par les Films du Losange, comme le fut Lettres d'amour en Somalie, réalisé par Frédéric Mitterrand en 1981, entre cinq projets de cinéma et diverses émissions de télé. Il nous a reçus à cinquante kilomètres de Tunis où Madame Butterfly a fini par voir le jour dans un décor grandiose. Harassé par son labeur, remonté contre la télévision, mais content quand même: sur un petit nuage.
- Le projet a-t-il été difficile à monter?
Tout est devenu probable lorsque Toscan du Plantier m'a conseillé de voir Pierre-Olivier Bardet, qui connaît très bien le milieu de la musique classique, et qui est devenu le coproducteur du film. Nous avons un attelage d'une bonne dizaine de coproducteurs, pour un budget de 30 millions de francs. Le plus compliqué a été de trouver le lieu d'atterrissage. Je ne voulais tourner ni en studio, ni en France, pour ne pas être happé par ma vie parisienne. Si on veut fabriquer un film d'opéra, il faut essayer de le faire en décors naturels, sortir de la logique de la scène.
Comment avez-vous atterri en Tunisie?
Madame Butterfly raconte l'histoire d'un jeune Américain qui, au moment où le Japon s'ouvre, se fait une petite Japonaise dans un rapport un peu colonial, puis l'abandonne. Tourner au Japon coûtait beaucoup trop cher. On a pensé à la Corée, mais on s'est vite