Menu
Libération

Miracle sur facture : ""Miracle sur la 34e rue""

Article réservé aux abonnés
publié le 16 décembre 1994 à 23h36

Les professionnels du cinéma savent se rendre impayables. Aux

Etats-Unis, ils viennent d'étrenner la formule du «satisfait ou remboursé», les spectateurs déçus par Miracle sur la 34e rue étant invités à se faire rembourser leur ticket. Limitée aux cinq premiers jour d'exploitation, l'opération visait à doper le démarrage du nouveau film de Noël produit par John Hughes (Maman j'ai raté l'avion).

La surprise, c'est que personne n'a exigé le remboursement du billet (argument que la compagnie Fox a rendu public comme un gage d'approbation du film). Mais le problème essentiel, c'est que peu de gens sont allés voir Miracle sur la 34e rue: 11 millions de dollars de recettes en trois semaines aux Etats-Unis, soit presque sept fois moins que le numéro 1 du box-office, The Santa Clause, dans le même laps de temps.

Les spectateurs n'ont plus le goût du danger. Le vieux système Darty du «satisfait ou remboursé» appliqué à un produit cinématographique a provoqué un rejet. Au pays du marketing divertissant, on ne va pas voir un spectacle dont on suppose qu'il peut être décevant. Un producteur persuadé de sortir un chef-d'oeuvre se risquerait-il à semer ce genre de mauvais doute?

Autre leçon de choses: le temps perdu devant un «mauvais film» (un film qui ne marche pas, en langage hollywoodien) n'est pas plus rattrapable que quantifiable. Pour s'en persuader, il suffit d'observer le comportement des spectateurs français pendant la Fête du cinéma, quand les places sont à un franc: ils vont génér