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Nicole Garcia, des idées noires pour y voir plus clair . ""Le Fils préféré""

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publié le 23 décembre 1994 à 23h22

CINEMA. «Le Fils préféré», c'est Mantegna-Lanvin, quadra «loser» qui

traîne à Nice ses échecs et ses doutes. Entre ombre et lumière, Nicole Garcia raconte subtilement son histoire mais sans rien expliquer. Elle a su créer une comateuse inquiétude, reprise à l'unisson par un trio d'acteurs au ton juste.

Nicole Garcia, des idées noires pour y voir plus clair LE FILS PREFERE, réalisé par Nicole Garcia, avec Gérard Lanvin, Bernard Giraudeau, Jean-Marc Barr, Roberto Herlitzka. Durée: 1h50.

COMATEUX: c'est l'adjectif qui convient au Fils préféré, le personnage et le film. Froid aussi, comme un automne à Nice où Nicole Garcia a situé son intrigue, cité nébuleuse, triste à mourir. Dans cette purée d'ombres, le héros, Jean-Paul Mantegna se démène mal, pris dans les filets d'une situation inextricable, soulevé par une tornade de coups du sort qu'il a peut être bien cherchés. Le Fils préféré pousse au premier plan ce quadragénaire beau et présentable, qui encaisse avec le minimum syndical de dignité, sans trop montrer qu'il est parfois à deux doigts du coup de boule (il pourrait: c'est Gérard Lanvin, en grande forme physique).

Avec ses dettes financières importantes, son mariage détruit, sa vie à vau-l'eau et son père à charge, Mantegna traîne donc quelques casseroles de premier choix, de celles qui effraient les amis, les collègues, et jusqu'à la famille, en soudaine panne de générosité. Le malheur, c'est d'abord le vide autour de soi, puis le vide en soi; un bon sujet, puisqu'à travers l