PHOTO. Ses expérimentations lui valurent le qualificatif
d'«alchimiste». A Paris, une exposition permet de mieux comprendre sa démarche.
Tabard, sur le mode de la lumière MAURICE TABARD, Jusqu'au 30 janvier à la salle La Tour, 4e étage du musée national d'Art moderne, centre Georges-Pompidou.
Tél.: (16.1) 44.78.12.33.
EN UNE QUARANTAINE d'épreuves datées de 1929 à 1950, accrochées sur deux pans de mur, le petit espace photographique inséré dans les collections permanentes du musée national d'Art moderne expose l'oeuvre de Maurice Tabard (Lyon 1897-Nice 1984). Dès 1930, le journaliste Jean Vidal, recueillant ses propos pour l'Intransigeant, le baptisait l'«alchimiste».
Solarisations, surimpressions, photogrammes: les épreuves aux sels d'argent combinent ces procédés, parfois les redoublent; s'y ajoute un tirage négatif, certaines photographies sont montées en diptyque, entre elles ou avec le diagramme analysant à l'encre leur composition, comme pour (Danseuse), 1939. L'effet s'impose sans éclat superflu, souvent Sans titre, sous celui, descriptif, de Guitare ou Portrait solarisé (c. 1930) ou sous ceux, bizarres, de Tête au chapeau, oeil double (1929), New York dans ma barque (1948) ou Arbre qui marche (1949).
Tabard travaille aussi bien pour Art et Décoration que pour Variétés, concilie recherches de laboratoire et mode ou publicité. Avec élégance pour Fath (1948). Avec subtilité dans un projet pour l'Entrave (1930), où le visage d'une femme, superposé aux couvertures de livres, se