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Libération
Critique

Max et Pablo, amis de trente ans

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ARTS. A Paris, «Chronique des temps héroïques» témoigne de la relation que Max Jacob et Picasso ont entretenu entre 1901 et 1944: aux lettres du poète au peintre répondent portraits de Max par Picasso.
publié le 28 janvier 1995 à 23h53
(mis à jour le 28 janvier 1995 à 23h53)

COMBIEN de portraits de Max par Picasso, combien de lettres de Max à Pablo, combien d'écrits de Max Jacob autour de Pablo Picasso? Une exposition s'attache à cerner la relation entre le peintre (1881-1973) et l'écrivain (1876-1944), de 1901, date de leur rencontre, à 1944, date de la mort du poète à Drancy. Cinquante ans après cette disparition, parmi d'autres manifestations et publications (Libération du 23.06.94), l'expo eut d'abord lieu à Quimper, ville natale de Max, avant de rejoindre à Paris le musée Picasso. Elle retrace une Chronique des temps héroïques, ceux de leurs débuts communs, avant une époque moins glorieuse pour l'un que pour l'autre, le peintre arrivé s'éloignant du poète resté obscur.

Exposer le lien entretenu pendant plus de trente ans posait quantité de problèmes, tournant autour du déséquilibre de cette relation. Sans parler, comme le fait le poète, peintre pour vivre, de «l'échelle de [leur] génie» respectif, Max écrit beaucoup à Picasso qui lui répond rarement - et ses lettres ont disparu. Comment exposer les envois si nombreux du premier au second, soigneusement conservés, aujourd'hui dans les archives du musée - ainsi que de multiples autres lettres, articles, manuscrits et imprimés, sans tomber dans la surabondance de documents (1)? En leur ajoutant dessins, peintures, gravures de Picasso qui plusieurs fois représenta Max - et d'autres oeuvres encore, qui le concernent de près (illustration de la trilogie des Matorel) ou d'un peu plus loin - Portrai