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Variétés : Carpenter, résistant du fantastique

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publié le 3 février 1995 à 1h29

Le cinéma fantastique se porte mal. Ce n'est pas qu'il ne tourne

plus rond, c'est qu'il ne tourne quasiment plus, faute de producteurs avisés, à défaut de cinéastes intéressés. John Carpenter, à qui l'on doit quelques-unes des belles oeuvres du répertoire (Assaut, Fog, Halloween, Christine, New York 1997, They Live) est le premier à hurler ce constat: «le fantastique est en train de crever. Aujourd'hui, les spécialistes du genre s'enfuient vers d'autres domaines. Même un auteur à succès comme Clive Barker a décidé de ne plus écrire d'histoires fantastiques».

Une bonne raison pour persister et signer l'Antre de la folie, qui sort mercredi prochain et fera extrêmement plaisir aux amateurs de cinéma-bis. Dans ce film-chant du cygne, Carpenter ne filme rien moins que la fin du monde. De deux mondes pour être exact: le nôtre, tous humains confondus, et le sien, qui puise une bonne part de son inspiration chez l'écrivain américain Lovecraft (qui fut adulé par Cocteau).

Quand on répertorie les cinéastes en provenance directe du territoire fantastique (de Tod Browning à Murnau, de Spielberg à Joe Dante, de Cronenberg à Lynch), on se dit que l'avis de décès signé cette année par Carpenter n'augure rien de bon pour le cinéma dans son ensemble -mais ce n'est plus une nouveauté, le coma remonte à la fin des années 80.

Malgré tout, subsiste en France un petit festival vosgien consacré à la chose et baptisé Gérardmer-Fantastica. Il succède au festival d'Avoriaz, tué par des considérations im