ALAIN CHABAT. — Josiane Balasko avait écrit Gazon maudit pour Thierry Lhermitte. Après, elle devait le faire avec Christophe Lambert qui n’a pas bien senti le coup, et ça m’est tombé dessus, à ma grande joie. Je connaissais le principe: je savais que c’était un mec qui se faisait piquer sa femme par une femme, mais je croyais que l’histoire du trio allait arriver au bout de trois quart d’heure de film. Sauf qu’à la neuvième page du scénario, c’était réglé. Donc, le spectateur accepte la situation dès le début ou bien il se casse. Josiane m’a dit après coup qu’elle ne savait pas exactement quel film elle allait faire. Maintenant que c’est en boîte, je comprends que ça raconte quelque chose de spécial. Au cinéma, on est habitué aux codes pédés et folles, que ce soit rigolo ou tragique, beaucoup moins à l’homosexualité féminine, avec le mec dans le rôle du méchant, du gland.
Comment s'est manifestée l'angoisse du premier grand rôle?
Par de l'eczéma sous les bras. J'en ai toujours. Je n'ai pas beaucoup déconné sur le tournage, disons pas comme sur un tournage avec les Nuls, où on contrôle tout ce qu'on fait, et on est en permanence en train de rassurer tout le monde. Là, c'était le contraire. Toute l'équipe était autour de moi comme des mouches en train de me soigner. Finalement, ça te stresse dix fois plus. Mais ça restera un grand moment.
Qu'avez-vous à dire au pape?
«Jean-Paul, c’est un film sur l’amour et la tolérance. Tant que c’est entre adultes consent