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Libération
Enquête

Parfums de Chine à Taiwan

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publié le 4 mars 1995 à 2h26

Les jeunes Taïwanais originaires de Chine continentale se découvrent

eux-aussi une passion pour le patrimoine artistique de la Chine ancienne, enfoui par la Révolution culturelle. Et que menace le capitalisme sauvage. Taipei, envoyé spécial

- UN DEDALE DE RUES, des étals en plein vent, un amoncellement de scooters, puis une porte coulissante de bois ancien et le calme des sages: la «Galerie du printemps», espace d'exposition mais surtout «maison de thé», est un de ces lieux privilégiés de Taiwan où les jeunes Chinois viennent goûter à la sérénité des anciens, parler à voix basse en écoutant de la musique classique chinoise et en sirotant longuement des tasses d'oolong, le thé taiwanais prisé par les connaisseurs et dont les plants les plus recherchés poussent si haut dans les montagnes, les plus inaccessibles, que seuls des singes apprivoisés peuvent aller les cueillir.

«Quand deux amants ou amis se disputent, ils viennent se réconcilier dans une maison de thé», explique avec un sourire éthéré la maîtresse de céans, Hsieh Chi-Chang, tout en se penchant sur le brasero où la théière se concentre. Un art de vivre, un art tout court, et la recherche d'un passé que les convulsions historiques de la Chine continentale ont occulté mais aussi en grande partie érasé.

Dans la salle du bas, un enseignant qui a travaillé aux Etats-Unis donne une conférence privée sur les instruments anciens de la musique chinoise. En haut, les clients de la maison de thé se détendent dans un décor inspir