Trésors de guerre au musée de l'Ermitage
74 toiles, prises aux nazis par l'armée Rouge, exposées à Saint-Pétersbourg Saint-Pétersbourg, envoyé spécial «Vous traversez l'Italie, vous laissez à droite l'Espagne, vous passez les tapisseries et vous êtes dans la salle Nikolaevski.» A travers les halls immenses du musée de l'Ermitage, les invités, conviés en avant-première jeudi, à une exposition sans précédent dans l'histoire de ce siècle, devaient se contenter des explications souriantes mais laconiques des apparitrices, tandis que, derrière les vitres, dérivaient majestueusement sur la Neva les dernières glaces de l'année. Après cinquante ans de mystère absolu, soixante-quatorze toiles de maîtres impressionnistes français, saisies aux nazis par l'armée rouge soviétique, pour la plupart jamais exposées, et même jamais photographiées, vont faire l'admiration du public. Dans le jardin, de Renoir, le plus bel autoportrait de Cézanne, deux Gauguin inconnus, la troublante Danseuse assise de Degas, sont là parmi d'autres, alignés sur des panneaux blancs ou verts, rehaussés par les colonnades d'albâtre de la grande salle impériale, mais malheureusement desservis par des réflecteurs trop présents. Un moment d'histoire, donc, mais aussi la réouverture d'une polémique internationale sur le sort à réserver aux oeuvres d'art saisies en temps de guerre.
Pour l'ouverture de cette exposition qui durera jusqu'au 29 octobre, le consul d'Allemagne à Saint-Pétersbourg était là, un sourire un peu fo