Pendant quatre jours, du 1er au 4 juin, Bucarest a vécu au rythme
d'un festival dont les deux temps forts furent un carnaval et un spectacle marathon Bucarest 1900, le tout s'est terminé dimanche soir par un grand bal au cercle militaire. Sous le patronage de la mairie, une poignée d'acteurs, de metteurs en scène et d'intellectuels ont voulu faire revivre l'époque 1900, «une époque plus relax, plus digne et plus gaie qui marque le début d'un siècle fou», selon l'acteur Mircea Diaconu, directeur de la fondation culturelle privée d'Ale Bucarestilor, organisatrice de ce festival. Figure notoire de la révolution roumaine, Diaconu est un acteur très populaire. Pour lui, ce festival est également «une forme de révolte face à la fatigue culturelle générale, aux tentatives de l'Etat d'enrégimenter la culture». En ranimant «la mémoire sociale et culturelle» d'autrefois, le festival souhaitait «retrouver l'identité spirituelle» de Bucarest.
La date de 1900 n'a pas été choisie par hasard. Pour les Roumains, elle évoque un âge d'or: à l'époque, la Roumanie était l'un des pays les plus prospères d'Europe. La monnaie était aussi forte que le franc suisse et avec 30 leis-or, on pouvait vivre à Paris pendant un mois. 1900 est «un moment de référence de notre identité culturelle, nous pouvons renouer le fil de notre passé», explique Mircea Diaconu.
De même, les organisateurs ont symboliquement placé le carnaval au coeur de la ville historique, qui a échappé aux démolitions de Ceausescu, mais qu