Détours,théâtre musical de Richard Dubelski, Nanterre, Théâtre des
Amandiers, à 21 heures (relâche lundi) jusqu'au 13 avril.
A l'automne dernier, la maison de la culture de Bobigny présentait I was looking at the ceiling and then I saw the sky de John Adams et Peter Sellars. Un musical sur les problèmes de société multiethnique (racisme, violence, médias) aux proportions américaines: grand orchestre, rôles emblématiques, héros persécuté, triple histoire d'amour, palais de justice et tremblement de terre. La version française est à Nanterre et c'est Détours.
Personnages anonymes, lieu-vie et musique de mots. Le geste est le même, théâtral et politique, les auteurs rêvant tout également du bouleversement. Mais l'approche est, on le comprend, radicalement différente. Richard Dubelski et Pierre Dourthe ont écrit Détours à partir de rencontres avec des habitants des cités de Nanterre, ville où le spectacle est monté. Cette parole s'est mêlée à leurs idées, leurs réflexions, leurs lectures préalables. En cela, il y a détours.
La démarche prolonge le précédent spectacle de Richard Dubelski, Impasse à sept voix, élaboré à partir de la Misère du monde de Pierre Bourdieu. Si celui-ci restituait objectivement les paroles du collectage sociologique, Détours est plus véritablement objet théâtral, parce que les personnages sont en fait la superposition de plusieurs témoignages, que l'intimité transparaît dans chacun de ces rôles composites, parce qu'une histoire prend forme. S'agissant de th