A chaque exposition d'envergure correspond désormais une grande
opération de «marketing» éditorial. Avec les publications qui accompagnent l'exposition Corot du Grand Palais, il n'en va pas tout à fait de même, sans doute parce que l'auteur qui semble détenir une sorte de monopole éditorial n'est autre que Vincent Pomarède, conservateur au département des peintures du musée du Louvre et maître d'oeuvre de l'exposition parisienne. Il signe tout à la fois le catalogue (1), une monographie chez Flammarion (2) et, avec son collaborateur Gérard de Wallens, un ouvrage aux éditions du Chêne (4) ainsi que le petit Découvertes-Gallimard-RMN (3). L'image d'un Corot avant tout paysagiste s'est maintenue jusque dans les années 30: elle est encore fort vivace, comme le prouvent les titres retenus pour le très court texte de Jean Leymarie (6) la Campagne de Corot ou encore celui des éditions Herscher (7) la Lumière des villes. Pourtant, les travaux de Pomarède mettent l'accent sur un Corot bien plus riche, ne serait-ce que par la diversité des genres qu'il aborde à côté du paysage: le portrait, le nu, la peinture religieuse et mythologique. C'est cette diversité qu'a voulu refléter le livre de De Wallens (4). La vision qui en résulte n'est pas vraiment juste et Corot ne gagne rien à se voir attribuer la paternité du Chemin de croix de Rosny-sur-Seine, une oeuvre si indiscutablement médiocre. Tout comme on aimerait comprendre un peu mieux dans quelle mesure Corot se réfère, en particu