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Interview

«Celui qui regarde est dans la toile». Pierre Soulages ne peint pas des monochromes : explications.

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publié le 12 avril 1996 à 4h49

En cinquante ans de travail, Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919

à Rodez, a exécuté environ 1.200 peintures. 90 d'entre elles, dont une partie récente, sont présentées dans cette exposition qui est la trente-huitième rétrospective (!) que l'artiste se voit proposer et ce dans les musées du monde entier. Elle est aussi sa troisième grande manifestation à Paris après celle (rétrospective également) de 1967 au musée national d'Art moderne (sis à l'époque au Palais de Tokyo) et celle de 1979 à Beaubourg.

Pourquoi avoir opté pour un accrochage à rebours qui commence avec vos oeuvres les plus récentes pour remonter vers les plus anciennes?

Tout simplement parce que je suis encore vivant et que je continue à peindre. Ce qui est donc affirmé dans cette exposition, c'est mon travail actuel, celui qui me préoccupe depuis une quinzaine d'années. Ensuite, on a recherché dans le passé des jalons qui l'annonçaient déjà. On commence ainsi le parcours avec deux toiles toutes récentes, de 1996, pour le terminer, après avoir remonté le temps, par une oeuvre de 1947 (avec parallèlement des affiches et des catalogues comme témoignage) confrontée in fine à une peinture de 1996, histoire de boucler la boucle.

Après avoir connu autant de rétrospectives, comment réagissez-vous à celle-ci?

C'est chaque fois différent, donc passionnant, car on est amené à jeter un regard sur un choix nouveau. Et là, le choix est très particulier. J'ai eu des rétrospectives pour lesquelles le souci premier consistait à