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Libération

Pierre Bergé et dix autres responsables seront jugés pour l'accident de l'opéra à Séville.

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publié le 10 mai 1996 à 5h50

Après l'effondrement d'un décor survenu à Séville en juillet 1992 et

qui avait causé la mort d'une choriste de l'Opéra de Paris et grièvement blessé une dizaine de ses collègues, deux procédures judiciaires étaient en marche. L'une en Espagne a retenu comme unique responsable Jean-Michel Dubois, à l'époque directeur technique de l'Opéra Bastille. Dans la seconde, en France, quinze personnes étaient mises en examen. La semaine dernière, le juge d'instruction du Tribunal de grande instance de Paris, Georges Maman, a prononcé quatre non-lieux et renvoyé les onze autres personnes devant le tribunal correctionnel.

A travers cette «sélection», c'est la chaîne des responsabilités au sein de l'Opéra Bastille que le juge d'instruction a voulu mettre en évidence. En effet, l'enquête s'était focalisée sur la question technique, celle de la conception du décor, de la résistance de ses matériaux et débouchait donc sur la mise en cause des personnels chargés de son contrôle ­entreprise de fabrication, ingénieurs du bureau d'étude de l'Opéra Bastille, responsables techniques­.

Les avocats de ces personnels ont attiré l'attention sur la chaîne plus globale des responsabilités au sein de l'Opéra Bastille et le juge d'instruction a insisté sur l'état d'urgence qui y régnait, sur l'obligation faite aux responsables techniques d'assumer des dilemmes laissés irrésolus. Au lieu d'entériner le rejet mutuel des responsabilités entre dirigeants et techniciens, le juge d'instruction considère qu'il y a