Olivier Jahan n'est jamais bronzé. A Cannes, s'il lui arrive de
quitter son bureau de la Quinzaine et de Cinéma en France, c'est pour descendre jusqu'à la salle de projection du deuxième sous-sol et annoncer en voix off (depuis quelques années, il a renoncé à monter sur scène) le film et l'heure de la conférence de presse. Et, pendant les trois mois qui précèdent le Festival, Olivier Jahan est, de toute façon, bouclé dans des salles de projection ou enfermé chez lui pour visionner des cassettes. «De plus en plus, ces dernières années, il faut regarder des films sur cassette en montage virtuel, c'est-à-dire monté par ordinateur, ce qui n'est pas le truc idéal pour juger un film.»
Il fait preuve d'une certaine réticence (coquetterie?) quand il s'agit de dire depuis combien de temps il pratique ce métier de rêve qui consiste à sélectionner des films pour les montrer dans les festivals. «Bon, je vais dire la vérité: j'ai commencé il y a vingt ans, mais j'en avais 17.» Le jeune Jahan fait la connaissance de Pierre-Henri Delleau, responsable de la Quinzaine des réalisateurs, et se retrouve à «faire les entrées» pendant le Festival. Deux ans plus tard, il verra ses premiers films. Aujourd'hui, s'il continue à en regarder beaucoup pour la Quinzaine mais aussi et surtout pour Cinéma en France (depuis 1991), il reste bien en dessous du rythme diabolique de ces dernières années où il était sélectionneur pour les Festivals d'Avoriaz (à la belle époque du fantastique) et de Deauville (Jo