Quand il parle de ses débuts de cinéma, on sent pointer l'ancien
journaliste chez Terry George, «je fais ça pour communiquer, pour que les gens se comprennent et qu'ils reprennent le dialogue». Jusqu'à présent, Terry George ne communique au cinéma que sur un seul et unique sujet: l'Irlande du Nord, chez lui. En 1994, il écrivait à quatre mains avec Jim Sheridan (My Left Foot) le scénario de Au Nom du Père qui reconstituait l'affaire des Quatre de Guilford, qui vit quatre Irlandais innocents accusés d'un attentat commis par l'IRA, et purger près de seize ans de prison.
Aujourd'hui, épaulé par Jim Sheridan, Terry George devient réalisateur de Some Mother's Son pour retracer la grève de la faim de l'activiste irlandais Bobby Sands et de ses neuf camarades, morts comme lui en 1981. «C'était un sujet qui me tenait particulièrement à coeur, j'ai vécu à Belfast à ce moment-là, et je peux dire que c'est sans doute l'un des événements les plus traumatisants des vingt-cinq années que j'ai passées là-bas.» Avec la grande Helen Mirren pour vedette dans le rôle de la mère d'un gréviste de la faim qui l'a connecté à la puissance de feu du magnat américain Ted Turner pour la production, Some Mother's Son fait son boulot de cinéma engagé pour la cause du républicanisme irlandais. D'une part dans la dénonciation des brutalités britanniques en général et du gouvernement Thatcher en particulier (jusque-là, pas de problème, on suit), et d'autre part dans la sanctification (pour le moins dis