Voilà donc à Cannes, mais hors compétition, l'équipe de
Trainspotting. Trois garçons certainement dans le vent depuis qu'ils ont débarqué de leurs provinces natales: Danny Boyle, réalisateur, de Manchester; Andrew Mc Donald, producteur, et le fûté John Hodge, scénariste, de Glasgow. Aujourd'hui, tous trois sont Londoniens. Badgés d'un beau succès public, celui de Petits Meurtres entre amis, le trio infernal s'est donc reconstitué pour un nouvel opus abondamment labouré, médiatiquement parlant, depuis sa sortie britannique en février.
«Dès le début, la pression a monté, il y a eu une hype et pas mal de polémiques, surtout venues de journaux conservateurs comme le Daily Mail. C'est normal: le film parle de drogue, plus particulièrement d'héroïne, et tout le monde a un avis là-dessus. Mais la polémique n'est jamais devenue hystérique parce que le film donne réellement quelque chose aux spectateurs», explique Andrew Mc Donald, qui enchaîne: «En Angleterre, il y a des campagnes de prévention contre la drogue qui consistent simplement à dire just say no; nous, nous disons que c'est aussi un plaisir, même si ça peut foutre votre vie en l'air».
Visant la foule, de plus en plus vaste en Angleterre, des night-clubbers même si ceux-là ne se défoncent pas à l'héroïne mais plutôt à l'ecstasy , le film se veut le porte-drapeau d'une «contre-culture». Danny Boyle: «L'héroïne n'est pas le sujet du film; c'est la transgression, le fait de nager à contre-courant. La plupart des programmes de