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Libération
Portrait

Une metteuse en scène qui y va gayment. Avec «Beautiful Thing», Hettie MacDonald passe à l'aise du théâtre au ciné.

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publié le 17 mai 1996 à 5h31

Elle est bien sympathique, Hettie McDonald, une toute jeune femme

qui a l'air encore plus jeune que son âge, qui rigole franchement et qui, somme toute, est une metteuse en scène très lancée parce que venant du théâtre, où elle a accumulé, en dix ans, une expérience considérable (notamment au Royal Court). «C'est la mode en ce moment de faire appel à des gens du théâtre pour le cinéma. Pas chez vous?» Euh... Voilà qui explique l'inexplicable demande du producteur de Beautiful Thing: une première réalisation filmique. «Je ne connaissais rien du cinéma, je n'avais même jamais mis les pieds sur un tournage.» Tempérons la fausse modestie de débutante: Hettie MacDonald avait déjà mis en scène Beautiful Thing au théâtre.

Ce n'est pas que tourner une histoire d'amour entre deux ados, pour elle, une femme, lui ait été difficile. Genre: l'amour est universel? «Non! C'est une histoire de premier amour, de première fois, quand on se retrouve dans un lit avec quelqu'un et qu'on se dit, qu'est-ce que je vais faire? Comment vais-je l'approcher, l'embrasser, etc. Là, il s'agit de deux jeunes gays dont c'est la première expérience.» Mais Hettie MacDonald n'est pas sous l'influence de Stephen Frears et My Beautiful Launderette. Son modèle était plutôt Muriel (le Paul Hogan, pas le Resnais). D'ailleurs, «il y a la force des autres personnages tels que les a écrits l'auteur devenu scénariste, Jonathan Harvey, de façon que cette histoire concerne aussi bien la personnalité de la mère de l'un d'e