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Libération

Cannes 96, comme si c'était...... un geste, une chanson, un acteur. Les obscurs objets des films du 49e festival finissant, en guise de portrait chinois.

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publié le 21 mai 1996 à 5h24
(mis à jour le 21 mai 1996 à 5h24)

Une mère

En attendant que les hommes parviennent à résoudre le lancinant mystère de la paternité, les mères ont pris le relais et mènent tout de front. Y compris la lancinante énigme de la maternité, thème qui se trouve au coeur du film de Mike Leigh (Secrets and Lies), dans lequel une femme doute qu'elle ait pu engendrer celle qui pourtant se réclame d'elle (et pan! dans la gueule pour la vieille culpabilité à base d'instinct maternel). Le dénominateur commun de ces mères (pour la plupart, anglo-saxonnes), c'est qu'elles sont l'antithèse de la mamma: leur qualité de mère ne suffit plus à les qualifier. Elles mènent leur barque toutes seules, sans l'aide de personne: chez Stephen Frears (The Van), l'une d'entre elles reprend ses études et triomphe aux examens; chez Hettie McDonald (Beautiful Thing), la mère gère un pub, son amant et son fils à la fois; et chez les frères Coen (Fargo), enceinte jusqu'aux dents, elle arrête les criminels entre deux bigmacs. A Cannes donc, la mère est chef de famille, elle a renoncé à vivre dans l'attente de l'homme comme solution à tous ses problèmes: bref, elle vit (encore!) à 40 ans. C'est amusant, comme tendance: dans les films?

Une bête

Dans Comment je suis disputé... (ou ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin, le personnage du professeur d'esthétique se balade avec un petit singe perché sur l'épaule. Ce primate est l'appel d'air glacé du film, quand il devient le héros d'une saynète particulièrement funèb