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Libération

CONTEMPORAIN. Fin des travaux d'agrandissement, changement de cap et ouverture des portes ce week-end dans l'antre de la musique contemporaine dirigée par Boulez. L'Ircam est sorti de terre. Ircam, journées d'inauguration, les 15 et 16 juin, tél.: (16.1) .44.78.48.16; concerts: 90 F.

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publié le 14 juin 1996 à 6h58

Près de Beaubourg, le passant qui se rafraîchit aux éclaboussures des automates de Niki de Saint-Phalle, place Igor-Stravinski, s'étonnera sûrement à la vue de cette tour aveugle, avec un ascenseur rouge qui fait la navette à flanc de brique, et d'une verrière de quatre étages à travers laquelle perce un jaune très vif. Derrière cette silencieuse architecture ,qui fait face à l'église Saint-Merri, le projet de réforme de l'Ircam, lancé au début de la décennie, s'achève. L'Institut de recherche et de coordination acoustique musique, fondée il y a vingt ans sous l'égide de Pierre Boulez, fut longtemps un sous-sol secret, un repli où se mariaient bizarrement science et art. L'endroit prêtait facilement le flan aux critiques conservatrices: à côté du grand magasin de la culture qu'est Beaubourg, charriant ses milliers de visiteurs, l'Ircam avait des allures de planque pour quelques zinzins titillant l'improbable synthèse de la voix humaine avec de gros ordinateurs.

Sortir de terre est aujourd'hui pour l'Ircam une véritable métaphore. Depuis trois ans, parallèlement au projet architectural, des journées portes ouvertes, comme celles qui s'annoncent ce week-end, un forum d'utilisateurs de l'informatique musicale, une académie d'été lancée l'année dernière ont fait sentir ce frémissement: l'Ircam, en même temps qu'il change de peau, change de cap, mariant, en matière de son, recherche expérimentale et diffusion du savoir.

Au coeur du dispositif, les nouveaux espaces inaugurés cette